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les derniers bretons.

tie de ces terres ; d’autres seigneurs de la Petite-Bretagne, qui s’étaient signalés à la bataille d’Hasting, reçurent également des domaines. Il en résulta des relations multipliées entre les Anglo-Normands et les Bretons ; de sorte que toutes les fables et poésies armoricaines passèrent en Angleterre.

Cependant, à mesure que les rapports entre l’Angleterre et la Bretagne devinrent moins fréquens, la langue armoricaine fut moins comprise dans l’île, et, dès le xive siècle, elle n’était plus guère connue que par les poètes qui voulaient exploiter la littérature bretonne, comme une mine curieuse et féconde. Quant aux autres peuples, ils avaient depuis long-temps abandonné l’étude du langage armoricain, comme trop barbare. Dès le ixe siècle, les oreilles françaises en étaient choquées. Un religieux de l’abbaye