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poésies de la bretagne.

trois ici où il nous a tués ; saisissez le boucher et faites-le pendre[1]. »

  1. Il est curieux de rapprocher cette légende bretonne du mystère du xiiie siècle sur le même sujet. Le mystère a quelque chose de plus réel, de plus historique ; mais le guerz breton est plus poétique, plus riche de détails touchans, plus gracieux dans son allure. Nous ne pouvons dire à laquelle de ces versions on doit donner la priorité ; seulement il est bien évident que toutes deux ont une origine commune, Dans les images des anciens livres de dévotion, et dans les gravures coloriées qui se vendent au milieu de nos pardons, on représente toujours saint Nicolas ayant auprès de lui trois jeunes enfans dans un baquet. Cet accessoire fait sans doute allusion à l’aventure célébrée dans le mystère français et dans la ballade bretonne. Cependant, le mystère se rapprochant davantage de la peinture, il est probable qu’il se rapproche aussi davantage de la légende primitive.
    personnages :
    Saint Nicolas, trois écoliers ou clercs, un vieillard, aubergiste, sa femme.
    (On entend les lamentations de trois écoliers qui frappent à la porte du vieillard.)
    le premier écolier.

    Le désir de nous instruire dans les sciences nous a conduits dans des pays étrangers, et à cette heure que les rayons du soleil s’éteignent, nous cherchons un asile.