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Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 2), 1836.djvu/345

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poésies de la bretagne.

ses livres, et retourne vers celle qu’il n’a pu oublier ; mais son long abandon a froissé le cœur de la jeune fille ; elle le reçoit froidement et répond à ses prières avec une âcre ironie. La douleur du cloarec est d’abord vive et poignante ; mais bientôt elle prend un caractère de résignation à la fois fière et tendre ; le jeune homme se découvre devant l’enfant boudeuse, et il incline tristement son visage à demi caché sous ses cheveux flottans.


« Adieu, jeune femme, dit-il, puisque je n’ai plus de droits sur votre âme. Maintenant encore je vous dis merci, quoique je ne doive plus trouver nulle part l’accomplissement de mes vœux. Merci, car c’est vous qui avez été ma première bien-aimée. Je puis choisir encore une femme sur la