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les derniers bretons.

ché sur ses griffes puissantes. Cependant les attaques ne manquèrent pas, les basses cruautés ne furent pas épargnées. J’en citerai un exemple ; que l’on me pardonne encore cette anecdote, ce sera la dernière.

C’était vers le commencement de mai. On apprit que plusieurs paroisses devaient se réunir, de nuit, pour faire, sous la conduite d’un prêtre réfractaire, la procession annuelle qui appelle la fécondité sur les campagnes. Aussitôt, tout fut prêt. Deux compagnies de la garde nationale prirent les armes, et, au jour désigné, elles se rendirent, à la tombée de la nuit, vers un lieu que la procession devait nécessairement traverser. Les soldats citoyens, comme on les appelait aussi dans ce temps, se rangèrent des deux côtés d’un chemin creux, abrités par de hauts fossés, et attendirent.