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les derniers bretons.

avec les tapisseries, dans la maison qu’ils abandonnent. Aussi ne peuvent-ils comprendre nos attachemens au sol, à l’air, au clocher du village, ni ces acclimatemens de l’âme dans un certain lieu, qui font que partout ailleurs elle devient triste et languissante. Le mal du pays est un de ces mystères que l’on ne peut concevoir, si l’on n’est point né au fond d’une province, dans quelque coin de terre où les rameaux de l’antique foi et de l’esprit de famille ombragent encore le berceau. Dans les villes capitales, on a entendu ce mot, on le répète ; mais ce n’est qu’un bruit sonore, quelque chose comme les mariages d’amour, comme les plaisirs purs d’une existence champêtre, un lieu commun sentimental que tout le monde sait par cœur, mais que personne ne sent.

Il n’en était point ainsi pour ces hommes