Page:Souza - Où nous en sommes, 1906.djvu/89

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Et nous avons vu (note de la page 104) que Théophile Gautier en reproduisant le passage l’accentuait de ses remarques sur la structure « rocailleuse » de notre alexandrin. Enfin, si les conseils précis de Théodore de Banville ne s’accordaient guère avec ses aspirations générales, il est impossible de ne pas reconnaître que les symbolistes obéirent mot pour mot à ses aspirations :

« Quoi ! n’est-ce pas assez d’être monté du vers de Mustapha et Zèangir au vers de la Légende des Siècles ? Non, ce n’est pas assez ; le vers français ne se traîne plus dans la boue, mais j’aurais voulu qu’il pût s’élever assez haut dans l’air libre pour ne plus rencontrer ni barrières ni obstacles pour ses ailes. J’aurais voulu que le poète. délivré de toutes les conventions empiriques, n’eût d’autre maître que son oreille délicate, subtilisée par les plus douces caresses de la musique. En un mot, j’aurais voulu substituer la Science, l’Inspiration, la Vie toujours renouvelée et variée à une Loi mécanique et immobile… »

Les défenseurs de la « Loi mécanique » se gardent bien de citer jamais cette page ainsi que la conclusion : « Osons proclamer la liberté complète… » et « on périt toujours non pour avoir été trop hardi mais pour n’avoir pas été assez hardi. » Et au point de vue de la poésie, ils se gardent surtout de rappeler ceci :

« La poésie a pour but de faire passer des impressions dans l’âme du lecteur et de susciter des images dans son esprit. —. mais Non Pas En Décrivant ces impressions et ces images. C’est par un ordre de moyens beaucoup plus compliqués et mystérieux ». (Petit traité de Poésie française, p. 234. Biblioth. de VEcbo de la Sorbonne).

AinsH’on est obligé de conclure que non seulement notre