Page:Souza - Où nous en sommes, 1906.djvu/93

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« Voyez-vous, les jeunes sont trop injustes… Ils éreintent tous ceux qui atteignent à la gloire (?), même si le nouveau glorieux est des leurs ; nous n’étions pas ainsi : nous avons mieux aimé Coppée après le Passant qu’avant, et nous nous en faisions honneur. Les jeunes d’aujourd’hui n’exaltent que ceux qu’ils ne peuvent pas craindre… Ils ont exalté Mallarmé, parce qu’ils savaient bien que Mallarmé ne donnerait jamais l’œuvre retentissante… Ils ont surfait Verlaine, qui n’était qu’un bon poète de second ordre, Desbordes-Valmore en pantalon ; et, quand ils ont vu que Verlaine allait devenir célèbre, ils ont commencé à chercher une autre gloire dans la pénombre (? ?). Voyez le cas de Maeterlinck, ils l’ont applaudi après Pelléas et Mêlisande ; ils le débinent depuis Monna Vanna »(! ?) (La Presse, 26 mai 1903).

On eut beau répondre à M. Mendès de ne pas plus douter de notre sincérité dans notre admiration pour son camarade Verlaine et pour son ami Stéphane Mallarmé que nous ne doutions de son goût pour les chefs-d’œuvre de M. Coppée, un an après, il répétait :

« Revenons aux classifications d’il y a quinze ans : vous prenez Mallarmé pour un chef d’école ! Mais ses fameuses soirées du mardi, c’était un rendez-vous de thuriféraires assurés d’être un jour plus illustres que leur hôte ; ils adoraient le génie inconnu et qui devait le demeurer. Ils étaient heureux d’être les seuls à apprécier un Christophe Colomb qui ne découvrirait jamais l’Amérique. Ab l ces groupements des disciples extasiés ne vont point sans quelque bassesse… César Franck et Dierx ont subi de bien décevantes génuflexions… » (Le Matin, 19 août 1904).

Que la honte de ces lignes demeure 1 Elle dévoile que le brillant auteur de Cyrano cul-de-jatte n’a aucune conscience de l’idéal sans lequel il n’est pas aujourd’hui pour nous