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Page:Souza - Oeuvres completes T1et2.djvu/393

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12 juillet.

Je suis sorti hier de bonne heure ; et naturellement, pour ainsi dire, à mon insu, j’ai tourné mes pas vers le parc de lord Seymour. Je crois qu’il en est de même de tous les premiers mouvemens ; on n’y fait attention qu’en se les rappelant. Enfin il est très-vrai que, sans y avoir pensé, je me suis trouvé près de la petite cabane où j’avais entendu cette voix ravissante. La porte en était fermée ; je n’ai pu y entrer. Le rosier n’a plus de fleurs ; quelque temps encore, et ses feuilles tomberont. Tout me jetait dans une disposition mélancolique.

Étendu sur le gazon, j’ai voulu me rendre compte de ce penchant qui m’entraîne vers Marie, moi, dont l’ame semble réunir tous les contrastes ; moi, jaloux, susceptible, exigeant, inquiet et léger ; oui, léger, car je fuirais Marie à l’aperçu d’un défaut ; et peut-être que la perfection me fatiguerait. Comment oserais-je me livrer à l’amour ! L’amitié n’a-t-elle pas eu mille fois à souffrir de mes injustices ? Marie me rendra malheu-