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Page:Souza - Oeuvres completes T1et2.djvu/394

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reux, ou je la tyranniserai. Sera-t-elle calme ? je la supposerai indifférente. Si en me revoyant elle paraît gaie, je croirai qu’elle n’a point remarqué mon absence. Si je la trouve triste, c’est qu’elle ne jouira pas assez de mon retour. Enfin, je n’aime pas encore, et j’entrevois déjà toutes les agitations de l’amour.

J’étais livré à ces réflexions, lorsque Marie parut dans le sentier qui conduit à la cabane. Elle était suivie de deux femmes qui portaient des corbeilles de fleurs. Elle rougit en me voyant. — « Sara est montée à cheval, me dit-elle… Eudoxie passe toutes ses matinées dans la bibliothèque… Je venais ici préparer le déjeuner de ma mère ; elle aime cette retraite… Nous croyions être seules. » — Marie rougit encore plus en disant ces derniers mots. Était-ce une invitation de partager leur solitude, ou un avertissement de la respecter ? — Je cachai mon embarras en lui demandant des nouvelles de lady Seymour ? — « Elle est mieux aujourd’hui, répondit Marie ; il fait si beau ! » Elle sourit, et ce sourire ne me disait point de m’éloigner.

Marie tient la clef de la cabane ; elle ouvre