Page:Souza - Oeuvres completes T1et2.djvu/397

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deux tasses, objet de son innocente inquiétude. Lady Seymour m’offrit du thé ; je me plaçai entre elle et sa charmante fille. Jamais je n’ai éprouvé un sentiment de bonheur si pur ni si vif. Lady Seymour avait aussi un air plus satisfait que de coutume. Elle ne me disait que des choses simples, ne parlait que d’objets indifférens ; mais chaque expression avait un accent touchant qui arrivait jusqu’à mon ame : il semblait que chacun de nous devinât ce que chacun de nous n’aurait osé ni entendre ni dire.

Après le déjeuner, lady Seymour proposa à Marie de chanter. Dès les premiers mots, je reconnus la même romance, les sons tendres, les paroles plaintives qui avaient pénétré mon cœur. Aussi, dès les premiers mots, mon émotion fut si grande, que lady Seymour la remarqua. — « Cet air, me dit-elle, vous rappelle-t-il quelque souvenir sensible ? » — « Pas cet air, repris-je troublé, mais cette voix. » — Elle parut étonnée : ses regarda m’interrogeaient ; ils demandaient une réponse… Après avoir hésité longtemps, je lui parlai de ma promenade près de cette même cabane. J’essayai de lui pein-