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Page:Souza - Oeuvres completes T1et2.djvu/399

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20 juillet.

Comment exprimer tout ce qui se passe en moi ! Ce matin j’ai rencontré Marie dans le village ; n’osant lui offrir mon bras, je me suis promené à côté d’elle. Marie est entrée dans différentes chaumières où l’on n’existe que par ses bienfaits : mon cœur palpitait d’amour et de joie, en voyant le respect, l’adoration qu’elle inspire.

Toutes les actions de Marie ont un charme qui n’appartient qu’à elle. Accoutumée à vivre, pour ainsi dire, inaperçue dans sa propre maison, loin de chercher comme ses sœurs à paraître, à briller, elle craint d’être distinguée. Aujourd’hui chez ces bonnes gens, « c’était de la part de sa mère qu’elle venait les trouver ; c’était à sa mère qu’elle rendrait compte des peines où du besoin de chaque pauvre famille. » — Marie, demain vous viendrez leur apporter des secours, des consolations ; et comptant pour rien vos pas, vos démarches, vos larmes même que j’ai vu couler sur le malheur, vous vous joindrez à eux pour bénir votre mère : c’est