Page:Spaak - À Damme en Flandre.djvu/109

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GERTRUDE, suppliante,

Ne pleurez pas…

PIERRE

Ne pleurez pas… Ah ! vous me disiez tout à l’heure,
D’oublier ! Et pourtant, ce passé que je pleure,
C’est vous qui tout à coup me le faites connaître
Plus désirable encore ! Et je le vois renaître
Comme un beau vaisseau clair émergeant de la brume,
Mais bien plus émouvant qu’à l’heure où nous y fûmes,
Puisqu’en ce moment même où le sort nous frappa,
Nous nous appartenions, mais ne le savions pas !
Ah ! Comment n’ai-je pas mieux lu dans vos regards !
Mais à présent…

GERTRUDE, tristement,

Mais à présent… Ils vous diraient qu’il est trop tard !
Ma destinée est faite et je m’y suis soumise…

PIERRE, lentement,

Pourquoi les cachez-vous si c’est cela qu’ils disent ?…

GERTRUDE, le regardant,

Je ne les cache pas !

PIERRE

Je ne les cache pas ! Ah ! laissez-moi les voir
Un peu ! Si vous saviez, mon Dieu, combien de soirs