Page:Spaak - À Damme en Flandre.djvu/148

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CORNEILLE, rudement,

On me conseille de céder ! Qui ça ? Mais toi !
Tu montes ?

GERTRUDE

Tu montes ? Oui, dans un moment… mais je dois mettre
Un peu d’ordre…

CORNEILLE, lui adressant de la main un geste las,

Un peu d’ordre… Bonsoir Gertrude.

GERTRUDE, tranquillement,

Un peu d’ordre… Bonsoir Gertrude. Bonsoir Maître.

Corneille prend la lampe qui se trouve sur la table et lourdement, sans se retourner, monte l’escalier et referme sur lui la porte du palier. La salle est dans une demi-obscurité. Jusqu’au moment où Corneille disparaît, Gertrude a rangé des objets ; aussitôt qu’elle est seule, elle s’arrête ; immobile, elle écoute, longuement… Puis elle dit :

Ah ! J’ai cru qu’il ne monterait pas !… Il est temps,
J’en suis sûre…

(Elle fait quelques pas, puis s’arrête)

J’en suis sûre… Mon Dieu, j’ai peur ce soir…

(Elle lève les yeux vers le plafond, puis écoute de nouveau)

J’en suis sûre… Mon Dieu, j’ai peur ce soir… J’entends
Qu’il marche…

(Elle hésite, écoutant toujours)