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Page:Spaddy - Colette, ou les amusements de bon ton, 1937.djvu/180

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card de foutre dont j’avais décoré la première marche.

Nous descendîmes pourtant fort tranquillement.

— Tiens donc, me dit tout à coup Colette, comme nous arrivions au premier, que je te montre si je pisse droit !

Ramassant d’un bras sa cape derrière le dos, en un insolent défi de ses seins et de son ventre, une main au conin, elle s’immobilisa dans une attitude sans équivoque.

— Chiche ! fit Lucine.

— Pourquoi que c’est faire les tapis ? goguenarda Colette. Si c’est pas pour pisser dessus, qu’ils les enlèvent ! Et tu vas voir comment je les arrose !…

Alors, de ses deux doigts en fourche elle pinça la commissure de son vagin, la tira dans le haut, écarta un peu ses jambes, fit bomber sa motte et un jet mince et dru décrivit en l’air sa trajectoire d’or clair.

Aussitôt, avec une effronterie canaille dont brillait son beau regard pers sous le chatoyant reflet de sa toque de velours bleu, tranquillement d’un pas léger et gracieux, elle se remit à descendre, tout en zig-zaguant, d’une marche à l’autre, la pluie sereine de son urine.

— C’est du joli ! dis-je à la vue de ce ruissellement qui avait zébré de noir le rouge éclatant du tapis.