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Page:Spaddy - Colette, ou les amusements de bon ton, 1937.djvu/33

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que je voudrais leur planter cette pine dans la jolie raie que dessine leur slip.

Je n’avais pas besoin de cette image pour m’exciter, et j’étais sur le point de polluer l’exquise petite main, lorsque le rideau tomba : c’était l’entr’acte. Le mari, avec toute la correction d’un homme du monde qui a l’habitude des situations les plus délicates, m’invita à venir boire, en compagnie de sa femme, une coupe de champagne. Colette prit gentiment mon bras, et au bar, sans aucune gêne, sous le couvert d’un échange de banalités et de propos assez licencieux, nous mîmes nos scrupules fort à l’aise. D’ailleurs, je n’avais d’yeux que pour la jeune femme dont ma bonne fortune me faisait servir le caprice et qui m’ensorcelait de sa beauté, de ses grâces, de son parfum et de tout ce qu’elle portait de voluptueux et de pervers dans sa démarche, dans ses gestes et son langage.

Lorsque le spectacle reprit, nous regagnâmes la salle. Impatient du bonheur qu’elle m’avait promis pour le soir même, je demandai à Colette dont la main tremblait dans la mienne :

— Est-ce pour maintenant, chérie ?

— Attends ! me dit-elle avec toute la familiarité déjà de deux amants. Pelote-moi d’abord un peu, là, dans la foule…

Et se frayant un passage au plus épais qui était tout rassemblé dans le voisinage de la scène, elle s’accouda à la balustrade du pourtour. Son mari se