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Page:Spaddy - Colette, ou les amusements de bon ton, 1937.djvu/74

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elle sauta sur ma verge qui avait repris vigueur, s’empala de tout le poids de ses fesses et, hurlante et frémissante comme une Walkyrie, la main à sa vulve pour m’empêcher de déconner aux soubresauts de sa course, elle s’abîma avec moi dans une dernière jouissance âpre, farouche, sauvage, où je crus pisser du sang.

 

— Et ton type ? demandai-je l’instant d’après qu’elle se lavait le cul.

— Quoi, mon type ? fit-elle distraitement, tandis que sa jolie main blanche et fine s’ébrouait dans la mousse savonneuse de ses poils.

— Oui, quand vous avez eu fini vos cochonneries ?

— Ah ! je ne t’ai pas dit ! Il m’a allongé une pièce de vingt francs ! oui, mon vieux, vingt francs ! hein, quel radin ?… Eh bien ! tu ne peux t’imaginer cet effet qu’il m’ait traitée en fille de trottoir ! ce ragoût de se dégrader, mon cher ! Alors ! tu ne sais pas ? Je me suis troussée et j’ai fourré la pièce sous la jarretière, comme les putains après une passe… Tiens ! prends-la ! ça m’excite que tu joues au mec avec moi. Va ! il faut être de son temps !

— Quand même, dis-je, tu es une belle saloperie !

Et je la claquai sur les deux joues.

Elle eut un hennissement de volupté.