Aller au contenu

Page:Spaddy - Colette, ou les amusements de bon ton, 1937.djvu/81

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
66

Nous étions allongés à poil, sur la courtepointe de son lit où je venais de l’enculer, après l’avoir baisée à la paresseuse et en levrette. Sa main nonchalante baguenaudait avec ma flûte pour en tirer un dernier chant.

— Je te répète que c’est pas d’aujourd’hui, me répond-elle. Y a pas meilleur endroit pour se faire tripoter… Avec ça que tu dois te gêner ! Sur les lignes de grande affluence, il y a des spécialistes du trousser. Mon vieux, ils vous ont la main au cul sans qu’on les ait sentis grimper dans la jupe. J’aime ça ! J’y vais toujours avec des culottes fendues, et souvent sans culotte. Ils ne font pas tous pareil. Les timides se contentent de se coller à vous par derrière et on sent à travers la robe le relief de leur queue raide qui frotte en douce. Il y en a qui s’excitent surtout aux bagatelles du pantalon et de la jarretière. Ceux-là, c’est les plus cochons, ils aiment le linge. Et puis, il y a les intrépides. Eux, ils vont tout de go au bouton ou à la raie du cul ; que c’est un plaisir comme ils savent titiller, qu’on ne sait souvent pas qui vous le fait. Une fois, c’est un jeune abbéchon, oui, mon vieux, un ratichon de Saint-Sulpice, qui releva sa serpillière et me mit son braquemart dans la main, qui bandait plus que le tien, fainéant ! Quoi ! parce que tu viens de tirer trois crampettes, t’en peux déjà plus ? Ça te fait donc pas raidir tout ce que je te raconte ?