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Page:Spaddy - Colette, ou les amusements de bon ton, 1937.djvu/91

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mordit mes fesses à pleines dents, s’acharna après mon vit qui ne voulait rien entendre.

Alors, comme prise de folie érotique, elle se cabra, hennit, roula son corps sur moi en des contorsions de postures frénétiques où frottant contre mon visage sa vulve ruisselante, branlant mon membre veule, le happant dans sa bouche ou s’efforçant en vain de s’en enconner, elle appelait l’âpre jouissance que lui refusait mon désir impuissant.

— Jouir ! je veux jouir ! clamait-elle ; c’est une fournaise que j’ai dans le con !

Elle se tordait comme une couleuvre, saccageant de ses pieds, de ses mains la couverture du lit, soulevée sur les talons et les épaules, les cuisses grand ouvertes, le ventre en l’air en une offre obscène de son sexe empourpré et béant.

— Ah ! ah ! jouir ! jouir !… Rosse, va, qui ne peut pas bander !… Une queue ! il me faut une queue !

Étendant le bras vers le chevet, elle pressa un bouton. Sa femme de chambre parut.

— Charge-moi un gode, le gros, celui qui a les picots, et dis à Mademoiselle de me l’apporter.

Un instant après, on frappait discrètement à la porte, et une fort jolie fille, blonde et rosée, entrait dans la chambre, tenant à la main, avec une assurance tranquille, un simulacre de la plus belle taille. Elle me salua avec grâce, sans timidité.