d’autres causes que celles que nous avons indiquées, nous n’avons qu’à faire un bon usage de notre entendement (ce qui nous est facile, ayant une mesure du vrai et du faux[1]), pour être assurés de ne pas nous laisser égarer par elles.
Que ces passions n’aient pas d’autres causes que celles que nous avons dites, c’est ce que nous avons d’abord à démontrer ; et ici il me parait nécessaire de nous étudier tout entiers, tant pour ce qui concerne le corps que pour ce qui concerne l’âme, et de montrer qu’il y a dans la nature un corps dont la constitution et les actions nous affectent et dont nous avons conscience ; et nous procéderons ainsi, parce que, aussitôt que nous aurons vu les actions du corps et ce qui en résulte, nous connaîtrons la première et principale cause de toutes les passions, et par conséquent le moyen de les détruire : d’où nous verrons en même temps si cela est possible par la raison ; enfin nous traiterons avec plus de développement de l’amour de Dieu.
Il ne nous sera pas difficile de démontrer qu’il y a un corps dans la nature, sachant que Dieu est, et ce qu’il est. Nous avons défini Dieu un être qui a des attributs en nombre infini, chacun de ces attributs étant lui-même parfait et infini ; et, comme l’étendue est un attribut que nous avons démontré être infini en son genre, elle est nécessairement un attribut de cet être infini, et puisque cet être infini existe subs-
- ↑ C’est-à-dire que lorsque nous avons une connaissance profonde du bien et du mal, il nous est Impossible de rester sujets à ce qui cause la passion ; car, lorsque nous connaissons véritablement le bien et que nous en jouissons, le mal n’a plus d’empire sur nous. (P. J.)
naître le péché, par vraie connaissance la grâce qui nous délivre du péché ? (MS.)
Cette note indique encore, comme nous l’avons déjà remarqué plusieurs fois, une origine chrétienne. (P. J.)