Page:Spoelberch de Lovenjoul - Autour de Honoré de Balzac, 1897.djvu/57

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est chez nous, un truchement pour se communiquer des idées, des sensations, une vaste poésie. Toute figure est un monde, un portrait, dont le modèle est apparu dans une vision sublime, teint de lumière, désigné par une voix intérieure, dépouillé par un doigt céleste, qui a montré, dans le passé de toute une vie, les sources de l’expression. Vous faites à vos femmes de belles robes de chair, de belles draperies de cheveux ; mais où est le sang qui engendre le calme ou la passion, et qui cause des effets particuliers ? Ta sainte est une femme brune ; mais ceci, mon pauvre Porbus, est d’une blonde ! Vos figures sont alors de pâles fantômes coloriés, que vous nous promenez devant les yeux. Et vous appelez cela de la peinture et de l’art ! Parce que vous avez fait quelque chose qui ressemble plus à une femme qu’à une maison, vous pensez avoir touché le but, et tout fiers de n’être plus obligés d’écrire à côté de vos figures currus venustus ou pulcher