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Page:Spoelberch de Lovenjoul - Les Lundis d’un chercheur, 1894, 2e éd.djvu/113

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106 LES LUNDIS D’UN CHERCHEUR. une colonie de Trapistes partit du monastère de la Val-Sainte, en Suisse, que notre révolu- tion avait comblé de malheureux, et peut-être de pénitens. On les vit marcher deux à deux et en silence à travers des peuples révoltés et des armées, ne sachant pas bien où la provi- dence les arrêterait, et passant parmi les na- tions comme Pierre l’Ermite et sa croisade, sans autre guide que la croix. « Partout on refusait le passage à nos fondateurs, m’écri- vait un de ces religieux ; mais ayant recours » à Dieu, partout il leur fut ouvert. En Sa- voie, comme ils se présentèrent à une ville où il y avait [une] sentinelle, elle leur dit Mes pères, quand vous seriez des anges du ciel ; vous ne passerez pas. Et ils se trouvaient dans un grand embarras, quand il se montra tout à coup, et comme par miracle, un, colonel qui avait été à la Trappe de Mortagne, et reçu par le même supérieur de la colonie qui parlait pour tous, et qu’il reconnut de suite. Il se jeta à son cou, et le conduisit chez lui avec les autres, leur fit mille amitiés, et leur donna le passage en les accompagnant lui-même. s Lorsqu’on leur interdisait l’entrée d’une