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128 LES LUNDIS D’UN CHERCHEUR. marche incessamment dans des régions sans bornes elle s’aperçoit qu’on l’a précédée seu- lement lorsqu’elle trouve l’empreinte des pas sur le sable, et un nom d’homme gravé sur quelque pierre alors elle s’arrête un moment pour lire ce nom, et continue sa marche avec plus d’assurance. Elle dépasse bientôt les traces du devancier, mais ne les efface jamais. Que ce pas ait été rencontré à une grande ou courte distance, sur la montagne ou dans la vallée, qu’il ait fait découvrir un grand fleuve ou un humble puits, une vaste contrée ou une petite plante, une pyramide ou le bracelet d’une momie, on en tient compte à l’homme qui l’osa faire. Ce faible pas peut suffire à créer une haute renommée, tant la destinée de chacun dépend de tous. Dans cette rapide et continuelle traversée vers l’infini, aller en avant de la foule c’est la gloire, aller avec elle c’est la vie, rester en arrière, c’est la mort même. » 11 ne nous reste plus maintenant, pour com- pléter ce travail, qu’à citer quelques pièces de vers d’Alfred de Vigny, qui n’ont été réunies