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154 LES LUNDIS D’UN CHERCHEUR. d’être écrit ici n’est-il pas juste de faire à ce propos la part équitable de chacun, et de rappeler à la louange de celle qui fut tou- jours une mère irréprochable, que, lors de son procès avec son mari, ce fut George Sand qui de.manda et obtint la séparation de corps ? Le jugement fut prononcé contre lui, en laissant à l’écrivain la garde de ses deux enfants, Maurice et Solange. Et pourtant ce jugement a été rendu en 1836, après le voyage d’Italie et bien d’autres événements qui, semble-t-il à première vue, eussent pu motiver une décision contraire. Il ne faudra pas oublier ces faits en lisant un jour les lettres en question. On comprendra mieux alors ce que cette remarquable femme dit de sa triste vie, à la date du 25 août 1833 on comprendra mieux aussi qu’elle n’est pas seule responsable d’une destinée où les torts de la plupart de ceux qui y furent mêlés rempla- cèrent pour elle la Fatalité des Anciens. Ces torts sont en grande partie ignorés du public, et George Sand, dont le grand cœur dédaignait de se défendre, se laissa trop souvent calomnier plutôt que de se justifier en disant la vérité sur les autres.