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MADEMOISELLE DE MACP1N ET SES ÉDITIONS. 187 notre époque nos excellents poètes sont pres- que tous d’excellents prosateurs. M. Alexandre Dumas a écrit les vers de Christine et la prose d’Angèle ; M. de Lamartine chante les Harmonies et dicte le Voyage en Orient ; M. Alfred de Vigny a rêvé Éloa et a pensé Stello. » Mademoiselle de Maupin est un livre qu’il faut lire, et surtout qu’il faut relire. Qui le lit peut en être mécontent, qui le relit en est charmé. A la première lecture, en effet, ce que saisissent les intelligences superficielles, c’est l’aventure, l’événement, l’anecdote, la machine, chose importante et sérieuse à notre avis, mais que M. Théophile Gautier néglige et dédaigne, comme l’ont négligée et dédai- gnée d’ailleurs beaucoup de grands esprits, llolière et La Fontaine en tête. Ce qui appa- raît à la seconde lecture, ce sont les qualités- qui font l’exquise valeur du livre de M. Théo-, phile Gautier, c’est le style charmant, c’est l’exécution parfaite, et l’abondance des idées, des images, des sentiments, bien plus amu- sante pour les esprits délicats que l’abondance des événements ; c’est le développement de chaque chose dans sa proportion ; c’est la ri-