Page:Spoelberch de Lovenjoul - Les Lundis d’un chercheur, 1894, 2e éd.djvu/240

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CXE PAGE DE.31. TH1ERS. 233 antiques, mais dévorées par le temps ; d’autres, conservées et peut-être belles, mais point estimées par un public superstitieux ; des palais immenses mais non achevés ; des tom- beaux qu’on dépouille de leur vénérable dépôt, ou dont on efface les inscriptions ; des plantes ; des animaux vivants ou empaillés ; des milliers de volumes poudreux, entassés comme le sable ; des tragédiens, des grimaciers, des danseurs. Au milieu de ses courses, il rencontre une colonnade, chef-d’œuvre de grandeur et d’har- monie. c’est celle du Louvre. Il recule pour pouvoir la contempler, mais il [se ? ] heurte contre des buttes sales et noires, et ne peut prendre du champ pour jouir de ce magnifique aspect. c On déblaiera ce terrain », lui dit-on. C’est-à-dire que l’État ruinera vingt familles, ou se ruinera lui-même, pour rendre un édifice visible 1. » Le malheureux voyageur rentre dans sa demeure, exténué de fatigue. On le demande de toutes parts ; vingt adresses ont été remises chez lui par des compatriotes qui, longtemps absents, demandent des nouvelles de la com- mune patrie.