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Page:Spoelberch de Lovenjoul - Les Lundis d’un chercheur, 1894, 2e éd.djvu/241

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.234 LES LUNDIS D’UN CHERCHEUR. » Quoi, se dit-l’enfant nourri sous un ciel » toujours serein, sur un sol ferme et sec, et » au milieu des flots d’une lumière toujours » brillante, c’est ici le centre des arts et de » la civilisation Quelle folie aux hommes de » se réunir ainsi dans un espace trop vaste » pour ceux qui ont à le parcourir, trop étroit pour ceux qui doivent l’habiter, où ils » fondent les uns sur les autres, s’étouffent, s’écrasent, avec la boue sous les pieds et » l’eau sur la tête. Comment veulent-ils peindre » sous un ciel sans couleur, parler dans un » pays où le sang est sans feu, méditer au milieu du bruit ? » Mais on arrête l’imprudent discoureur. Les hommes, lui dit-on, n’ont pas plus voulu s’amonceler ici, qu’ils n’ont voulu naître en Europe dans le dix-neuvième siècle, et sous le règne fortuné des Bourbons ! Tout se fait de soi, petit à petit un homme est venu sur le bord de cette rivière, un second l’a suivi, puis un troisième, puis un quatrième, puis des princes, des marchands, des artistes, il y a eu foule. Toute la puissance humaine s’est portée là ; on a ajouté des rues à la cité, des