Page:Spoelberch de Lovenjoul - Les Lundis d’un chercheur, 1894, 2e éd.djvu/30

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tiste créa ensuite pour notre auteur, avec l’éclatant succès que l’on sait, celui de Leila, dans la Péri. Pendant ce temps, sa Cléopâtre, — personnage pas assez immatériel pour être incarné par l’exquise et idéale interprète de ses deux autres ballets, — sa Cléopâtre dormait toujours dans les cartons du théâtre.

Vers l847 pourtant, Théophile Gautier pensa de nouveau à sa reine d’Égypte, si longtemps délaissée. Madame Émile de Girardin préparait alors pour mademoiselle Rachel une pièce en vers sous le même titre, qui allait donner à Cléopâtre un regain d’actualité. Plus d’une tirade de cet ouvrage passe même pour être due à la plumé de notre poète. Certains reproches, entre autres, adressés au soleil d’Afrique, dont les rayons incandescents avaient récemment laissé sur son visage hâlé les traces de leurs flèches de feu (août 1845), lui furent unanimement attribués quand mademoiselle Rachel les laissa tomber pour la première fois de ses lèvres inspirées. Gautier adressa donc cette lettre, inédite aussi, à M. Duponchel, pour la seconde fois directeur de l’Académie royale de musique :