Page:Spoelberch de Lovenjoul - Les Lundis d’un chercheur, 1894, 2e éd.djvu/42

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PROJETS LITTÉRAIRES DE TH. GAUTIER. 33 nement lustré ! Quel frais sourire errant, comme le reflet d’une source sur une fleur, sur cette bouche qu’on croirait faite de pulpe de fram- boise Quel charmant embonpoint troué de fossettes ! Quelles épaules grassouillettes, fris- sonnantes de luisants satinés ! Quels pieds mi- gnons à désespérer Tom-Pouce, non celui qui se montre et qui vit sur nos théàtres pour de l’argent, mais l’aérien, l’imperceptible. l’impal- pable Tom-Pouce, dont Slahl nous a raconté la merveilleuse histoire » Oh ! peintres et poètes, ce que vous en faites est pour flatter les mères mais vous n’en êtes pas moins des imposteurs fieffés ; vous peignez les enfants tels qu’ils devraient être et non pas comme ils sont. Vos enfants sont des enfants de keepsake, bons pour regarder la mer du haut d’une roche, comme le jeune Lambton, ou pour figurer sur le devant d’une calèche entre une gouvernante anglaise et un king’s charles. Vous avez créé une enfanee de convention qui n’a, aucun rapport avec le moutard pur sang. Par vos récits et vos peintures, vous induisez frauduleusement les gens en paternité, ce qui est un délit que le