Page:Spronck - L’an 330 de la République.djvu/126

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puissance et à agrandir son prestige par la terreur. Quand il se jugea maître d’un instrument solide, il le tourna contre les États voisins ; et alors commencèrent cette série de meurtrières campagnes et ce formidable assemblage d’alliances politiques, qui devaient aboutir à une sorte de confédération des peuples africains, sous la suprématie du Maroc.

Non content de cette autorité temporelle sans contrôle, le Chérif sut y joindre encore le mirage d’une prétendue mission religieuse. Descendant de Mahomet, il affirma recevoir directement l’inspiration du prophète ; et il le fit croire. En même temps qu’il démolissait et reconstruisait à sa guise un continent immense, il osait retoucher les textes coraniques ; et sa réforme, au lieu de le perdre, portait son renom de sainteté et son influence