Page:Spronck - L’an 330 de la République.djvu/15

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engagées de part et d’autre, quand l’affaire se trouva tranchée par voie de plébiscite communal. Les électrices, que l’on avait tenté d’intéresser au sort de l’héroïne, ne voulurent pas paraître se solidariser avec la réaction, et votèrent toutes, comme une seule femme, pour l’enlèvement de la statue.

La mesure d’ailleurs s’imposait. Depuis que l’Europe était entrée dans la période de l’âge d’or, le nombre des bienfaiteurs de l’humanité avait crû dans des proportions telles qu’on ne savait où placer le plus modeste buste ; les façades extérieures des maisons en étaient tapissées de la base au sommet. Les rues, les places, les carrefours s’encombraient d’une foule de célébrités taillées dans le marbre ou coulées en métal. Le jour où la commune d’Orléans décida d’élever un monument