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— Faut-il que nous rentrions pour écrire ? demanda Clara qui était bien d’avis de donner de ses nouvelles à la grand’maman, mais qui aurait mieux aimé rester dehors où elle se sentait si bien.

Heidi eut bien vite trouvé un arrangement. Elle disparut dans le chalet et en ressortit peu après, chargée de tout son attirail d’école et d’un tabouret bas. Puis elle posa son livre de lecture et son cahier sur les genoux de Clara afin que celle-ci pût s’appuyer dessus pour écrire ; elle-même s’assit sur le petit tabouret devant le banc, et toutes deux commencèrent leur récit pour la grand’maman. Mais à chaque phrase, Clara posait de nouveau son crayon et regardait autour d’elle ; il faisait trop beau pour qu’elle pût s’absorber dans autre chose. Le vent n’était plus si frais ; c’était une petite brise qui se jouait délicieusement autour de son visage et effleurait les branches des sapins ; dans l’air transparent bourdonnaient les innombrables moucherons au murmure joyeux, et un grand silence régnait dans l’étendue baignée de soleil ; les hauts rochers surplombaient de leur masse imposante la vallée enveloppée d’une paix profonde ; de temps à autre seulement retentissait le