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L’enfant lut le cantique jusqu’à la fin, et lorsqu’elle en vint aux dernières lignes :

Quand l’ombre envahira ma paupière voilée,
Dans mon âme répands la lumière des cieux,
Et j’entrerai sans peur dans la sombre vallée
Comme vers la patrie on s’avance joyeux.

— la grand’mère les répéta encore à plusieurs reprises, et l’expression d’une bienheureuse attente éclaira son visage. En la voyant, Heidi se sentit aussi pénétrer de joie ; elle revit en souvenir la belle et lumineuse journée de son retour à l’alpe et, tout heureuse, elle s’écria :

— Grand’mère, je sais bien comment c’est, quand on revient dans la patrie !

La bonne vieille ne répondit pas, mais elle avait bien entendu, et l’expression qui avait tant réjoui Heidi demeura sur son visage.

Au bout d’un moment, l’enfant reprit :

— Voilà qu’il commence à faire sombre, grand’mère ; il faut que je rentre à la maison ; mais je suis si contente que tu te sentes de nouveau bien !

La grand’mère prit une des mains de Heidi et