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Page:Spyridis - Le panorama illustré des jeux olympiques, 1895.djvu/17

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le panorama

contraire, l’épithète cacos n’était que le synonyme de lâche.

Qui d′ailleurs ignore les noms glorieux des héros antiques que la tradition a transmis jusqu’à nous ? Ils sont devenus populaires les noms d’Hercule, de Thésée, de Castor et Pollux et de tant d’autres personnages célèbres des temps fabuleux de la Grèce. Ils ont été immortalisés pour avoir entrepris des périlleux travaux au grand avantage de l’humanité malheureuse. Aussi leurs exploits furent-ils chantés par les poètes qui les appellent les libérateurs et les bienfaiteurs des peuples, car ils avaient débarrassé la Grèce des monstres, des brigands et d’autres fléaux dont elle était constamment accablée, ainsi que des tyrans qui en opprimaient certaines contrées. Il n’est donc nullement étonnant que les peuples primitifs aient, en témoignage de leur profonde reconnaissance, regardé ces héros comme des êtres surnaturels et divins, en attribuant à eux-mêmes l’institution ou la restauration des jeux gymniques.

En descendant à l’époque homérique, nous remarquons la grande estime dont les exercices corporels jouissaient déjà parmi toutes les races grecques. La description des combats célébrés la mémoire de Patrocle, durant ses magnifiques funérailles, et celle des jeux donnés par Alcinoüs, roi des Phéaciens, en l’honneur d’Ulysse, présentent à nos yeux un tableau très exact des différents exercices alors connus.

Ces jeux sont tellement variés et difficiles que nous ne pouvons douter du développement considérable que les exercices du corps avaient pris pendant cette période. Il est donc incontestable qu’ils occupaient la principale place dans l’éducation de la jeunesse. La lutte, le pugilat, le disque, la course, etc., contribuaient en effet, non seulement former et à fortifier le corps des enfants, mais ils habituaient encore ceux-ci à la vie