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Page:Spyridis - Le panorama illustré des jeux olympiques, 1895.djvu/23

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le panorama

gogues), dont l’aîné s’appelait Hercule Idéen, et leur confia l’éducation de son fils. Hercule, pour se distraire un jour, proposa à ses frères un jeu de courses à pied, et promit de ceindre le front du vainqueur d’une couronne d’olivier sauvage. La tradition ne nous dit pas quel fut le vainqueur ; elle nous apprend seulement qu’Hercule fut le premier instigateur de ces jeux et qu’après une longue interruption les jeux Olympiques furent rétablis sur les conseils de Lycurgue, le célèbre législateur de Sparte, et par les soins d’Iphitos, souverain d’un canton d’Élide ; mais ce ne fut qu’un siècle après, c’est-à-dire à partir de l’an 776 avant notre ère, que ces jeux prirent un caractère de durée.

La plaine d’Olympie, dans le Péloponnèse, et les bords enchanteurs du fleuve Alphée furent, pendant onze siècles, témoins de ces jeux donnés en l’honneur de Jupiter Olympien, dont le magnifique temple et la statue colossale d’or et d’ivoire, chef-d’œuvre de Phidias, étaient comptés au nombre des merveilles de l’ancien monde.

La course à pied, c’est-à-dire le stade, y fut d’abord l’unique exercice. Mais, avec le progrès du temps, et surtout depuis l’an 776, ces jeux prirent un développement considérable et un caractère solennel. Les noms des vainqueurs furent inscrits sur des registres, et le premier qui y figura fut celui de Carœbe d’Epithalion, citoyen d’Élide. Cet usage fut consacré par la suite ; le nom du vainqueur servit à désigner chacune des Olympiades et prit une place importante dans la chronologie. La récompense offerte jusqu’alors au vainqueur était pécuniaire ; une couronne d’olivier remplaça la somme d’argent dès la 7e Olympiade, et le Messénien Daïclès fut le premier couronné d’olivier. Quoique dépourvue de valeur matérielle, elle n’en fut pas moins hautement