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le panorama

solennité et magnificence des sacrifices propres à inspirer à la fois la surpris-e et le respect.

À l’imposante cérémonie qui ne se termine qu’en plein minuit, va succéder une procession solennelle dans l’Altis, en traversant les allées de platanes où se rangent dans un agréable pèle-mêle, des autels, des statues en marbre et en bronze et des monuments d’une architecture superbe. Des cantiques et des psalmodies, accompagnés de sons d’instruments divers, retentissent dans le silence de la nuit et l’enivrante odeur de l’encens et des parfums remplissent l’âme d’un doux sentiment de mélancolie, mêlé à une agréable satisfaction personnelle.

Mais pendant que la procession s’avance lentement éclairée par la lune, nous hâtons le pas vers le Stade pour nous choisir à temps une place a l’avance, afin que nous puissions mieux jouir du spectacle des jeux, qui commence avant le lever du soleil.

Une foule compacte s’est déjà installée dans les meilleurs endroits du stade ; elle s’agite, parle, gesticule et répand tout autour la vie, l’entrain d’une gaieté bruyante et la franche cordialité. C’est un ravissant spectacle que de voir assemblés et assis, l’un à côté de l’autre, les représentants de toutes les races grecques, venus de trois continents avec leurs costumes si variés, mais enfants de, la même patrie, de la même origine et inspirés des mêmes sentiments. Tous les dialectes, tous les idiomes, tous les âges, toutes les villes, toutes les rivalités se confondent, se mélangent et fraternisent. Ils ne forment qu’une seule race, une seule langue, une seule nation libre et policée, venue de tous les coins du globe pour adorer sur cette terre sacrée, le Grand Zeus, le dieu tutélaire, le dieu national par excellence.

Les barbares et les esclaves pouvaient y assister comme simples spectateurs ; il leur était interdit de