qui leur a été échu par le sort. Admirons ce jeune homme qui a gravi la balbis ! Comme son corps est bien proportionné, ses mouvements souples et élégants ! On le prendrait en vérité pour un Appollon discobole ! Voyez–le, il s’avance la jambe droite ployant un peu vers le genou pendant que tout le poids de son corps repose sur le pied droit ; il s’incline et sa main gauche prend un point d’appui. Son bras droit s’arme d’un disque qu’il lève à la hauteur de l’épaule et le tient un moment dans cette position ; il est prêt maintenant à lancer la masse pesante en lui faisant décrire en l’air un demi cercle. Remarquez cependant comme il recueille toutes ses forces pour lâcher son disque et comme il saute lui même de quelques pas en avant pour augmenter encore sa vigueur… Le palet va voler dans les airs, tomber et rouler dans la lice. On marquera l’endroit où il s’arrêtera et c’est à le dépasser que tendent les efforts des autres athlètes.
Voici le discobole qui a été l’objet de nos remarques ; il est escorté par le héraut qui le proclame vainqueur en lui remettant la palme au milieu des applaudissements et du bruit des fanfares.
Tous les jeux qui ont précédé vont bientôt être exécutés par ces enfants que vous voyez là-bas au bout du stade. Ils ont à peine atteint leur douzième année. Symétrie, souplesse, santé, grâce, en un mot la beauté plastique caractérise ces petits combattants. On les prendrait, en effet, pour des statues vivantes de Mercure. Ils attendent avec impatience, le signal, dans l’espoir de remporter la victoire, comme leurs devanciers de même âge et qui ne sont pas peu nombreux. Un jeune homme de Mitylène, entr’autres, nommé Andrippos avait gagné le prix, avant sa 20e année, aux quatre grands jeux. Le petit messénien Damiochos avait 12 ans lorsqu’il avait remporté la couronne.
