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le panorama

Notons, en passant, que dans le programme matinal sont aussi compris les concours intellectuels, introduits déjà à Olympie, à partir du ive siècle. Dans ces nobles luttes de l’esprit, les beaux-arts, les sciences et les lettres y sont dignement représentés.

Un genre particulier de combattants est toutefois celui des crieurs et des trompettes, qui n’entrent point, comme les autres, dans le stade. Ces derniers, debout sur l’autel des hérauts, près de l’entrée du stade, dominant toutes les têtes de la foule, tirent de leurs instruments ou de leurs gosiers les notes les plus sonores que comparent gravement les Hellanodices. Comme les athlètes, ils courent de l’Italie en Asie Mineure, récoltant des couronnes et, souvent, obtenant des statues. Les plus habiles veulent faire consacrer leur talent à Olympie.

Le géant Hérodoros de Mégare y gagna dix fois le prix des trompettes. Il soufflait à la fois dans deux instruments et si fort que personne autour de lui ne pouvait en supporter le bruit. Il est vrai qu’il avait huit pieds de haut et mangeait chaque jour huit livres de viande.

Mais pendant que ces petits athlètes vont entrer en lice pour se livrer à leurs combats favoris, nous quittons par moment le spectacle pour aller respirer dehors la brise fraîche de l’Alphée en nous promenant à l’ombre des allées de platanes et de hauts peupliers qui décorent ses bords enchanteurs.

Les rives de ce fleuve, en effet, présentent un coup d’œil des plus ravissants. D’un côté, on aperçoit des tentes multicolores de toutes dimensions, dressées par les différents pèlerins, tandis que le long du chemin de l’enceinte s’alignent en files interminables les baraques en bois où logent les marchands de toutes nations, venus de trois continents pour y étaler leurs marchandises en tous genres aux yeux des myriades de pèlerins