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des jeux olympiques

qui se pressent, se coudoient dans cette grande foire internationale et nomade.

La variété des costumes et des couleurs, mêlée à celle des tentes qui remplissent la plaine et les bords de l’Alphée, présente un spectacle vraiment pittoresque et qui ressemble a un vrai tapis d’Orient ([1]). Alphée, selon la gracieuse tradition fabuleuse, était un jeune chasseur de l’Arcadie, beau de figure. Il tomba amoureux de la Nymphe Aréthuse, qui le fuyait, et pour se dérober a ses poursuites elle se sauva en Sicile ou Diane la métamorphosa en fontaine. Mais l’amour du jeune amant, au lieu de s’affaiblir, ne fit que s’allumer davantage. Les dieux pour couronner sa constance, lui ménagèrent une route dans le sein des mers, et, changé en fleuve, lui permirent a la fin de s’unir à Aréthuse.

Pendant que nous causons, en nous promenant, nous traversons l’un des plus grands ponts d’Olympie, qui part du grand Gymnase et conduit à la rive droite, non loin de la petite ville de Pise, ornée de villas et de jardins. On aperçoit les tentes bariolées qui sont alignées sur la rive droite, à perte de vue ; il y en a même qui sont adossées au pied du mont Cronion en formant une ceinture multicolore. Divers groupes d’hommes dispersés ça et la, les uns sur la plaine, les autres dans les bois du monticule se promènent en lisant, gesticulant et déclamant ; d’autres jouent de la flûte ou pincent de la guitare. Enfin il y en a qui chantent au son des instruments à cordes dont les airs mélodieux, qui se font entendre au loin, nous charment l’oreille. Les premiers sont des philosophes, des sophistes, des poètes co-

  1. NOTA. — De notre temps encore, dit un voyageur, à certains jours d’été, le plateau désert qui domine Olympie est tout à coup envahi par une nuée de revendeurs et de clients en foustanelle : on y marchande, on y pérore et on y danse.