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Page:Spyridis - Le panorama illustré des jeux olympiques, 1895.djvu/56

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des jeux olympiques

lettre. Ils se dépouillent du manteau qui couvre leur corps, et, au signal donné, ils s’élancent dans la carrière.

C’est un Argien et un Thébain qui s’avancent dans le stade ; ils s’approchent, se mesurent des yeux et s’empoignent par les bras, tantôt appuyant leur front l’un contre l’autre, ils se poussent avec une action égale, paraissent immobiles et s’épuisent en efforts. Tantôt ils s’ébranlent par des secousses violentes, s’entrelacent comme des serpents, s’allongent, se raccourcissent, fléchissent en avant, en arrière, sur les côtés ; une sueur abondante coule de leurs membres affaiblis. Ils respirent un moment, se prennent de nouveau par le milieu du corps, et, par un effort sur humain, le Thébain enlève son adversaire, mais il fléchit sous le poids : ils tombent tous deux, se roulent dans la poussière, reprennent tour a tour le dessus. À la fin le Thébain, par l’entrelacement de ses jambes et de ses bras, paralyse tous les mouvements de son adversaire qu’il tient sous lui, le serre a la gorge et le force a lever la main pour marquer sa défaite : les applaudissements éclatent de toutes parts.

Ce n’est pas assez, néanmoins, pour obtenir la couronne. Il faut que le vainqueur terrasse au moins deux fois son rival et, par conséquent, ils en viennent trois fois aux mains. Une première victoire doit en amener d’autres, et, dans un concours de sept athlètes, comme celui-ci, il peut arriver que le vainqueur soit obligé de lutter contre quatre antagonistes, et d’engager avec chacun d’eux deux ou trois actions différentes. L’Argien eut l’avantage dans la seconde action, et le Thébain reprit le sien dans la troisième.

Après que les deux autres couples de lutteurs eurent achevé leur combat, il resta trois vainqueurs : un Agrigentin, un Éphésien et le Thébain ; il restait aussi