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le panorama

sommé. Il concourut pour le prix de la course des chariots en conduisant un attelage de dix chevaux aux jeux Olympiques, quoiqu’il eût reproché le même fait à Mithridate, dans les vers qu’il avait composés. Renversé de son char, il reprit les rênes ; mais la douleur atroce qu’il éprouvait, par suite de sa chute, l’empêcha de continuer la course ; il n’en fut pas moins couronné et applaudi. Avant de regagner son empire, il donna la liberté à toute la province et une grosse somme d’argent aux juges avec le droit de bourgeoisie Romaine. Lui-même proclama les récompenses dans le lieu des jeux Isthmiques.

À son retour de Grèce, il entra à Naples, premier théâtre de ses travaux, sur un char magnifique traîné par des chevaux blancs et fit abattre un pan de muraille, s’inspirant de la coutume grecque. Il fit son entrée dans Rome sur le char qui avait servi au triomphe d’Auguste, revêtu d’un manteau de pourpre parsemé d’étoiles d’or, la couronne des jeux Olympiques sur la tête et tenant dans la main droite celle des jeux Pythiens. Les autres couronnes étaient portées en grande pompe devant lui, avec l’explication du genre de combat dans lequel il les avait remportées et des sujets qu’il avait chantés. Les soldats entouraient son char, proclamant qu’ils étaient les compagnons de César.

Puis ayant fait abattre la porte du Grand Cirque, Néron traversa la place publique pour se rendre au temple d’Apollon Palatin. Pendant sa marche triomphale on immolait des victimes, on lançait des parfums et des fleurs sur son passage, on lâchait des oiseaux et on distribuait des gâteaux.

Arrivé dans son palais, il plaça la couronne dans sa chambre à coucher, auprès de son lit et y fit mettre sa statue en costume de musicien. Il fit frapper de la monnaie a son effigie dans cette tenue.