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Page:Staël - Réflexions sur le procès de la Reine, 1793.pdf/17

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rent de celui qu’elle avoit prouvé jusqu’alors, à l’époque où se trouvant aux prises avec le malheur, elle a réuni toutes ses forces pour une résolution sublime, pour une résolution que la gloire et le Ciel peuvent seuls récompenser, celle de s’attacher au sort de son époux et de ses enfans, et dans l’orage des événemens politiques de se fixer à l’accomplissement des vertus intérieures, mais sa constance dans cette route a demandé tant d’héroisme, que les révolutionnaires ont dû bénir le sort du sentiment qui décida la Reine à borner à l’exercice de ses devoirs particuliers, l’emploi de ce courage surnaturel. La vénération de l’Europe ne peut jamais se détacher de la mémoire de Louis XVI, devant ce tribunal il faudroit s’il étoit possible réunir plus intimément encore le nom de la Reine à celui de son auguste époux, cependant les variations de systême qu’on peut reprocher aux derniers tems de l’administration, la constante incertitude de ses principaux agents, sont une preuve manifeste qu’ils n’étoient pas soumis à l’autorité de la Reine ; c’est un fait positif que la plupart d’entre eux peuvent à peine se vanter de l’avoir vue, et dans leurs délibérations, personne n’a dû reconnoître l’intrépide fermeté de la fille de Marie Thérèse. On sçait seulement que le 6. Octobre, le 20. Juin,