Page:Staerk - Le P. Jean de Cronstadt, vol. I, 1902.djvu/126

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suivante : est-il possible que la volonté de Dieu puisse être de m’envoyer le mal dont je souffre en ce moment ? Pourquoi donc Dieu nous tourmente-t-il ainsi ! Pourquoi les autres sont-ils tranquilles et heureux ? Qu’avons nous fait ! Notre souffrance aurait-elle une fin ? etc. Mais c’est précisément alors, quand notre nature corrompue refuse de reconnaître la volonté de Dieu qui la gouverne et sans laquelle rien ne se fait, c’est alors qu’elle doit se soumettre à cette volonté. C’est précisément alors qu’elle doit apporter au Seigneur son offrande la plus précieuse, sa soumission sincère, non seulement dans le repos et dans le bonheur, mais aussi dans le chagrin et dans le malheur. Qu’elle abandonne son raisonnement puéril à l’arbitre de la sagesse divine qui est parfaite ; car autant les cieux sont élevés au dessus de la terre, autant les voies de Dieu sont élevées au dessus des nôtres. (Is. LV. 89) Que chaque homme offre à Dieu en sacrifice son Isaac, son fils unique, son bien-aimé, sur lequel repose la sagesse divine, promesse de repos, de félicité et non de souffrance ; qu’il lui donne une preuve de sa foi et de son obéissance, et qu’il se rende par là digne des dons du Très-Haut qu’il a déjà reçus ou qu’il doit recevoir plus tard.[1].

— Notre corps puise sa vie dans les éléments dont il est formé et tire sa nourriture de l’air, de l’eau et de différentes substances organiques. Notre âme puise sa vie dans l’Esprit divin, dont elle est issue, et pour maintenir sa vie, elle se nourrit de la vie de la Sainte-Trinité par la lumière intellectuelle, par les saints désirs du cœur et par la ferme volonté du bien. Notre corps ne peut pas vivre et meurt s’il n’est pas nourri par les matières qui lui sont indispensables ; notre âme meurt aussi, si elle n’est pas nourrie par la prière

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