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§ 2. — Des qualités de la Prière


Une prière sincère peut nous faire obtenir de la bonté et de la mansuétude de Dieu tous les biens spirituels, de même que les biens matériels qui nous sont indispensables, pourvu que nous les désirions du fond du cœur et que notre prière soit ardente. Quelles prières sublimes nous dicte à cet effet la sainte Église ! Des prières qui sont bien faites pour disposer le Seigneur à nous accorder tout ce que nous lui demandons. L’ennemi qui connaît la bonté de Dieu et la force de la prière fait tout son possible pour nous en détourner. Tantôt, à l’heure de la prière il nous suggère la distraction ou soulève nos passions et nos convoitises ; tantôt il nous inspire l’idée de nous hâter, et ainsi de suite.[1]

— La prière qui se fait par contrainte engendre la bigoterie, rend l’homme incapable de s’occuper de choses où la réflexion est nécessaire. Elle le remplit de mauvaise volonté même pour les fonctions dont il est investi. Pour éviter ce malheur de la bigoterie pharisaïque, il faut prier de bonne volonté, avec énergie, avec cœur. Garde-toi de prier le Seigneur ni à cause du chagrin, ni à cause de la nécessité (c’est-à-dire par contrainte) : car Dieu aime celui qui donne avec joie. (2 Cor. IX, 7)[2].

— Il n’y a rien d’impossible pour un homme qui croit. Une foi vive et inébranlable peut opérer de grands miracles. Cependant il y a des miracles qui se font indépendamment d’une ferme et sincère foi de notre part ; tels sont les miracles des sacrements, même si nous sommes incrédules ou infidèles en les célébrant

  1. P. 222.
  2. P. 81.