Page:Staerk - Le P. Jean de Cronstadt, vol. I, 1902.djvu/58

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brûler ton cœur. Oh ! alors prie sincèrement le Seigneur de t’en délivrer et reconnais devant lui du fond de ton cœur ta faute, c’est-à-dire ton hypocrisie durant la prière. Tu verras que le soulagement et la paix ne tarderont pas à se produire en toi. Ne te presse pas, dis tout et fais tout tranquillement ; tu en auras le temps. C’est l’ennemi qui presse et qui trouble, car la précipitation est toujours troublante et ne mène à rien de bon.[1]

— Si tu veux, dans ta prière, demander quelque grâce à Dieu, prépare-toi d’abord à ressentir une foi ferme et inébranlable, et prends toutes les précautions pour écarter le doute et le manque de foi. Il va de soi que la foi aussi parfaite que possible est la condition sine qua non d’une bonne prière. En effet, sans la foi, il serait insensé de s’attendre à recevoir de Dieu ce que tu lui demandes. Une telle manière de demander est une véritable offense envers Dieu, car c’est l’offenser que douter de lui et il ne prodigue pas ses dons à ceux qui l’injurient. Le Seigneur dit : Tout ce que vous demanderez dans la prière avec foi, vous le recevrez. (Matth. XXI, 22). Ce qui veut dire : si vous demandez sans croire ou avec doute, vous ne recevrez pas. Si vous aviez la foi, dit-il encore, et si vous ne doutiez pas, vous diriez à cette montagne d’aller se jeter dans la mer et la montagne vous obéirait ! (Matth. XXI, 21.) Cela veut dire que si vous ne croyez pas absolument et si vous donnez au doute le moindre accès dans votre âme, vous ne serez pas en état de faire le prodige. Demandez donc avec foi, sans le moindre nuage de doute, dit l’apôtre Jacques. Que celui qui doute ne s’attende pas à recevoir quelque chose du Seigneur. L’homme dont le cœur est partagé est inconstant dans toutes ses voies. Le cœur qui doute que Dieu puisse lui donner ce que

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