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Vous, mon Père, êtes en Moi et Moi en Vous. Voilà en quoi consiste le but de la communion.[1].

Vous les connaîtrez par leurs fruits. (Mat. VII, 16). En goûtant le fruit de la messe, fruit savoureux, délicieux, vivifiant, le très pur St Sacrement, le Corps et le Sang du Seigneur, tu comprendras, tu avoueras qu’elle est d’origine divine, qu’elle est l’inspiration de l’Esprit de Dieu, et que ce très saint Esprit anime la vie, respire dans toutes les prières et dans tout le rite du St Sacrifice. Quel arbre sublime et plein de sève que la messe ! Quel feuillage ! Quels fruits ! Les feuilles même ont la force de donner la vie aux populations. Car, quel est celui qui n’a pas éprouvé dans son âme les grands et bienfaisants effets d’une paix et d’une béatitude intime, rien que pour avoir assisté à la Sainte Messe avec un pieux recueillement ! Or, tout ce qui produit un bon fruit doit être bon lui-même, telle est la loi de la création.[2].

— Admire comme il le mérite, le plus grand des miracles de Jésus-Christ, je veux dire celui qui s’accomplit quand tu reçois avec foi la communion de son saint Sacrement. Les premiers résultats sensibles de ce miracle sont le soulagement évident et la résurrection de ton cœur que le péché avait tué, la disparition du trouble et de la torpeur mortelle de l’âme que nous ressentons si souvent même avant la communion. Oh ! prends garde que par l’effet de l’habitude, le Sacrement ne devienne pour toi une chose ordinaire et insignifiante ! car la tiédeur et l’indifférence auraient pour toi des conséquences funestes. Elles t’exposeraient à la colère de Dieu et tu ne goûterais plus après la Communion la paix et la vie. Tu dois au contraire te pénétrer du sentiment de la plus vive gratitude pour le

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