Page:Staerk - Le P. Jean de Cronstadt, vol. I, 1902.djvu/71

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feu et, confondu par la fermeté et par la sagesse de ton langage, il ne tardera pas à s’enfuir. Tu te sentiras délivré à l’instant même et tu seras frappé du changement merveilleux qui se produira en toi. Le fardeau mortel qui pesait sur toi aura disparu de ton cœur ; ton âme se trouvera soulagée et tu resteras convaincu d’une manière pour ainsi dire palpable de l’existence des mauvais esprits qui travaillent continuellement à notre perdition, en nous inspirant des pensées obscures et méchantes, propres à empoisonner notre cœur et à détruire en lui l’amour de nos semblables.[1].

— Lorsque tu prends les saintes espèces du corps et du sang de Notre Seigneur Jésus-Christ, élève ton cœur reconnaissant vers lui et dis : je vous rends grâces, ô Seigneur, qui êtes le pain de la vie et la source de l’immortalité, de nous avoir donné votre corps et votre sang pour aliment et pour boisson, afin que nous puissions être d’avance purifiés et sanctifiés sur la terre et admis dans votre royaume éternel, pour y jouir éternellement de votre contemplation et de la félicité que vous nous avez promise. Faites, Seigneur, que nos désirs ne soient pas bornés au pain et à la boisson matériels, que je ne m’attache pas à des aliments périssables, mais que je ne désire que Vous seul et non la nourriture qu’exige mon corps. Lorsque tu manges des choses qui te font plaisir, remercie le Seigneur en disant : Je vous rends grâces, ô délice éternel, incomparable, délice qui surpasse infiniment les plaisirs terrestres, charnels, grossiers, ô délice impérissable, source de vie, de sainteté, de repos suave, de paix profonde, de joie intarissable ! je vous rends grâces de m’avoir donné ce plaisir matériel, ainsi que la possibilité d’en jouir, afin que je puisse, quoiqu’imparfaitement, comprendre l’immensité de votre bonté pour nous et

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