Page:Staerk - Le P. Jean de Cronstadt, vol. I, 1902.djvu/72

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concevoir que vous seul devez être l’objet de nos désirs et notre délice suprême. Lorsque tu allumes le feu, cette lumière matérielle, dis : Gloire à vous, ô lumière éternelle, douce et agréable, de vouloir bien nous éclairer de cette lumière matérielle et pourtant si belle, image de votre lumière divine et inaccessible, afin que cette lumière matérielle porte constamment notre pensée vers vous et que nous puissions obtenir de Vous contempler dans votre bienheureuse félicité. Lorsque tu respires à plein poumons l’air, cet élément où nous puisons la vigueur et la fraîcheur, si indispensables à notre vie matérielle, porte de nouveau ta pensée vers le Seigneur, source de la vie, vers le St-Esprit, uni au Père et au Fils, qui nous donne la vie, le mouvement et l’existence. Exprime ta gratitude de pouvoir respirer sans cesse et rappelle-toi que si le corps ne peut pas exister sans l’air, de même l’âme sans le Saint-Esprit ne peut vivre un seul instant dans la vérité, dans la liberté du bien et dans la pureté. Cherche continuellement à te trouver en communication avec Dieu, car sans Dieu l’âme expire et meurt. De cette manière, élevant sans cesse ta pensée vers le Créateur, à chaque occasion, rends-lui grâces pour toutes choses ; repousse tout attachement à la matière et ne sois pas son esclave au préjudice de Dieu, car s’attacher exclusivement à la matière et l’aimer au dessus de tout, cela équivaut à être et à rester païen.[1].

Pour moi, mon bien est d’approcher du Seigneur, dit David (Ps. LXXII, 28), qui a éprouvé la douceur de la prière et de la louange de Dieu. D’autres affirment la même chose, et moi, tout pécheur que je suis, je fais de même. Remarquez-le : ici sur la terre, approcher du Seigneur est déjà un bien, un bonheur, malgré notre chair coupable, qui éprouve ses propres sensations

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