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LES ARCHITECTES
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Louis VII une recommandation spéciale aux clercs chargés de parcourir toutes les provinces du domaine royal pour recueillir les offrandes destinées à la cathédrale ; les souverains pontifes, en 1202 et en 1227, accordent des bulles d’indulgences particulières à quiconque coopérera à la réédification des cathédrales d’Évreux et de Troyes. En 1236, un concile de la province de Tours, convoqué par l’archevêque, déclare désormais certains délits punissables par l’officialité d’une amende qui ira grossir le fonds de la caisse de l’œuvre de l’église métropolitaine. Certaines municipalités, comme Reims, s’imposent pour une somme annuelle qui sera répartie entre les travaux de la cathédrale et ceux de l’église Saint-Nicaise. À Beauvais, on exempte de tout impôt, non seulement les artistes et les ouvriers occupés à la reconstruction, mais même les matériaux qui lui sont destinés.

On logeait le plus souvent le maître d’œuvre dans le voisinage de son chantier, parfois même dans une maison appartenant au chapitre, ou bien on l’autorisait à se faire construire aux frais du chapitre un logis à sa convenance. Les chantiers qu’il dirigeait étaient admirablement organisés et la comptabilité en était tenue avec le plus grand soin, le plus souvent par les chanoines proviseurs, rarement par des laïques. Ces chantiers comprenaient l’ensemble des différents métiers, depuis la maçonnerie et la charpenterie jusqu’à la verrerie et la couverture : c’est ce qu’on appelait la « loge ». Ils étaient, au moins dans le nord de la France, bien clos et chauffés l’hiver, si besoin ;