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Page:Stenay - Portraiture d’une famille prussienne, 1888.djvu/18

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se consacrait au Cœur de Jésus pour augmenter le nombre de ses honnêtes dupes. Ensuite, durant l’été, il allait à Rome avec M. le comte de Beaumont, ancien intendant du bataillon des zouaves pontificaux, et M. le marquis de Meckenheim, son secrétaire, chevalier de la Légion d’honneur, qui ayant perdu sa fortune, compte sur l’avènement de Naündorff III pour la refaire, (ainsi qu’il appert de la lettre que M. de Meckenheim nous écrivit de Téteringen, le 23 novembre 1884.) Tous trois furent reçus en audience privée par le Saint-Père, qui leur donna sa bénédiction comme aux plus vulgaires bourgeois ; mais on ne sait rien de plus sur cette entrevue, parce que ces messieurs se sont promis de garder le silence. Toutefois, ils auraient déclaré à l’un de leurs amis qui nous l’a répété, que leur prince fut dispensé, « comme chef de race souveraine, de baiser la mule du Pape (?). »

À notre avis, cette réception n’a rien d’extraordinaire, car, entre gens bien élevés, la politesse n’oblige à rien. M. de Beaumont en présentant Naündorff III comme fils de Louis XVII, ne pouvait être démenti à son nez. Le Pape a voulu être courtois. Voilà tout. Et pourquoi ne pas divulguer le sujet de l’entretien et les paroles du Pape ? C’est, vraisemblablement, que celles-ci ne sont pas favorables au prétendant, puisque la Légitimité elle-même n’a soufflé mot de cette visite, pas plus que la déclaration du cardinal Pitra affirmant que « la Bibliothèque vaticane ne contient rien, absolument