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Page:Stenay - Portraiture d’une famille prussienne, 1888.djvu/58

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fausse route en arrêtant un confrère, ce dont l’agent fut convaincu.

Voilà, monsieur le curé, ce qui s’appelle jaser comme une pie, sans savoir ce que l’on dit, à moins plutôt qu’il faille voir dans ce langage une hardie jonglerie de Polichinelle se rattrapant à des échappatoires dignes d’une plume vénale ou de mauvaise foi.

En effet, l’officier de paix Wedembach était tellement dans le secret des dieux du château des Tuileries, qu’ayant rencontré sur les boulevards M. de Richemont, en juillet 1841, il l’accosta en lui disant : « M. le baron, le château est toujours dans de bonnes dispositions à votre égard... Que n’acceptez-vous d’abord un hôtel avec tous ses accessoires, vous seriez au moins tranquille, et nul ne songerait à vous inquiéter[1]. »

Ce langage était le pendant de celui qu’entendit le Dauphin à Sainte-Pélagie. Aussi répondit-il par ces paroles : « C’est la seconde proposition de ce genre qui m’est faite ; quoique dans une position bien différente, par suite de l’amnistie de 1840, je n’en persiste pas moins dans mes refus, et rien au monde ne saurait m’engager à contracter des obligations de la nature de celles dont vous osez me parler. Les tribunaux seront bientôt appelés à apprécier la valeur de ma réclamation d’état... »

Péniblement affecté de ces derniers mots, l’émissaire du château fila son chemin, assez mécontent de son échec.

  1. Mémoires d’un contemporain. Paris, 1846.